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La découverte du nouveau monde est pour les immigrants un choc. Les
gratte-ciel de New-York, la statue de la liberté, le métro tout
neuf, sont autant de symboles d'une Amérique prospère et puissante,
qui en ce début de siècle incarne l'espoir et le modèle
du monde moderne.
L'Amérique connaît une croissance rapide et un enrichissement général; la crise économique est oubliée. L'esprit de réforme souffle sur le monde politique : les progressistes, issus de la classe moyenne cultivée, arrivent au pouvoir dans l'intention de corriger les effets pervers du capitalisme sauvage et de combattre la misère urbaine. Une ère de progrès social s'ouvre; les premiers orchestres de jazz se font entendre.
En attendant, pour les immigrants de l'Europe méditerranéenne, c'est l'entassement dans les centres industriels. Les paysans se font ouvriers, les campagnard citadins, oubliant les vieilles habitudes du pays d'origine. Le déracinement est parfois vécu douloureusement : les conditions de travail sont très dures. Au moins l'ouvrage ne manque pas et les salaires sont trois fois plus élevés qu'en Europe, de sorte que le flux migratoire ne se tarit pas. |
Parmi les fameux gansters des années vingt, on trouve un nombre impressionnant d'Italiens récemment immigrés. Arrivés tout jeunes en Amérique, parmi les derniers, sans qualification ni formation, ils ne disposent pas des moyens normaux de s'élever dans une société industrielle et urbaine, et se retrouvent donc tout en bas de l'échelle. Énergiques et ambitieux, ils sont, malgré tout, déterminés à trouver le moyen de faire fortune, quitte à basculer dans l'illégalité. Ils réussissent dans le crime organisé grâce au sentiment tribal qui les unit : ils mettent l'honneur du clan au-dessus de tout, contrairement aux gangs ethniques rivaux.
L'assimilation dans l'Amérique anglo-saxonne et protestante de ces populations originaire d'Europe méridionale ne se fait pas aisément : les italo-américains sont parfois rejetés et méprisés. Toutefois, le fossé culturel se comble peu à peu. Les nouveaux arrivants désirent s'intégrer à la société américaine. Ils apprennent l'anglais, travaillent dur, améliorent leur instruction et assimilent en une génération les valeurs et le mode de vie des classes moyennes. |
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